jeudi 22 juillet 2010

Centre art Acentmetresducentredumonde Perpinya Entrevista Vincent Madramany





la creatió artistica a Catalunya nord
La création artistique en Catalogne-Nord

Vincent Madramany, fundador i president del centre d'art contemporani
Vincent Madramany, fondateur et président du centre d'art contemporain
A cent mètres du centre du monde

Una entrevista en dues parts realitzada per
Une interview en deux parties réalisée par
Anaïs Cifuentes et Patrick Noël

EXPOSITION CAROLINA FERRER + Collectif CENTRE ART CONTEMPORAIN ACENTMETRESDUCENTREDUMONDE PERPIGNAN Du 2 Juillet 2010 au 26 Septembre 2010




La nouvelle exposition du Centre d'Art Contemporain Acentmètresducentredumonde à Perpignan, du 2 juillet 2010 au 26 Septembnre de 2010 de 15h à 19h, tous les jours, (tel: 04 68 34 14 35. Site Internet: http://www.acentmetresducentredumonde... comporte deux parties:
la première est une exposition collective d'artistes, et non des moindres, ayant déjà exposé au Centre et dont les oeuvres sont prêtées par les membres. Citons en vrac: Gauthier, Meurice, Armengol, Boix, Lucebert, Bevan, Busching, Chapa, Barbera, Guinovart, Viallat, Corpet, Charlélie Couture, Vacarro, Ben, Boix. J'ai déjà parlé de certains pour des expositions précédentes et pour relire ce que j'en disais, rendez-vous sur le site: http://exposition-arts-66.blogspot.com/ et tapez le nom recherché dans le moteur de recherche (évidemment). De très belles oeuvres de Boix, Guinovart, Busching et Lucebert, entre autres. Bref beaucoup d'oeuvres de qualité pour une aorte de rétrospective des expositions précédentes.
Au premier étage, une artiste de Valence: Carolina Ferrer (1966) nous propose un travail intéressant à base de résine et de reproductions photographiques intitulé: MEMOIRES DU FUTUR .
Un jeu complexe basé sur des grands formats, une gamme de couleurs réduite, une épure dialectique entre hyperréalisme et abstraction, éliminant l'inutile et l'accessoire, définissent l'artiste et son style. Magenta et vert-acide explosants au coeur d'un noir profond et mystérieux. Photographier de telles oeuvres donne des résultats surprenants, et esthétiquement très intéressants par la variété des reflets, et leur mise en abime, mais si vous voulez véritablement profiter de l'univers de Carolina Ferrer, vous devrez vous rendre Acentmètresducentredumonde, le présent film n'étant qu'un reflet "irréaliste" dans un miroir déformant.
Dans "MEMOIRES DU FUTUR», l'artiste accompagne sa peinture d'une série d'images photographiques. L'artiste a choisi cette fois de recréer une atmosphère d'une grande subtilité dans ses images, en utilisant pour cela des couleurs délavés et lisses ; ses personnages et ses architectures, suggérées à peine dans ces photos semblent prêtes à s'estomper.
Audacieux et indispensable pour les amateurs d'Art.

Interview Michel "Solid" Pagnoux Opoul

dimanche 25 avril 2010

EXPOSITION BALBINO GINER GARCIA "acentmètresducentredumonde" PERPIGNAN

Une importante rétrospective de l'œuvre du grand peintre catalan Balbino Giner Garcia au Centre d'Art Contemporain "acentmètresducentredumonde" à Perpignan du 17 Avril 2010 au 13 Juin 2010, importante tant par le nombre d'œuvres exposées (plusieurs dizaines), que par la présentation du travail du peintre tout au long de sa vie (1910-1976).



Depuis ses débuts académiques à Valencia avant la Guerre Civile et son exil, jusqu'aux toiles de la fin de sa vie, nous pouvons toucher du doigt la continuité d'une recherche picturale permanente, foisonnante et exigeante. L'exposition n'est pas chronologique, mais, autant que faire se peut dans le cas d'une rétrospective aussi large, thématique: paysages, autoportraits, portraits, nus, natures mortes, etc. Au travers de chaque axe thématique, on peut observer la maîtrise du dessinateur, la force du trait et la volonté du peintre de toujours chercher, sans se contenter, par exemple, du réalisme auquel il excelle, pour plonger dans des expériences chromatiques et des compositions "audacieuses".

Si l'on s'en tient à la chronologie, on s'perçoit que Balbino Giner, tout au long de sa vie, joue, et se joue, des modes et des courants, et l'on peut repèrer ainsi un style 60's élégant et un peu convenu, comme une expression plus "rigide" des années 40, etc. En quelque sorte, la peinture de Balbino Giner nous offrirait une sorte de panorama de l'art pictural du XXe siècle ! Pourtant, si l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que rien n'est aussi simple avec Balbino Giner, et qu'apparaîssent soudainement, auprès des toiles "classiques" des ovnis colorés, éclatés et inclassables comme, dans les austères années 40, ces portraits flamboyants du Dr. René Largarde de 1942 ou celui de Manolo Valiente de 1947. Diversité, rigueur, force, inspiration: une exposition qu'il faut visiter plusieurs fois, en orientant son regard de manière différente à chaque visite, pour apprécier pleinement la richesse et l'importance de la peinture de Balbino Giner Garcia.

www.acentmetresducentredumonde.com

mardi 20 avril 2010

Exposition Vitrail Atelier Uni-verre Prades

Exposition Créations de Vitrail par l'Atelier Uni-verre à la Mairie de Prades.
L'exposition est ouverte jusqu'au 30 avril, du lundi au vendredi de 9 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h ainsi que le samedi de 9 h 30 à 12 h.
Il y a 20 ans, Nicolas et Joane ouvraient rue de Mahou leur atelier de créations de vitraux Uni-Verre. Aujourd'hui, ils exposent certains de leurs vitraux à la mairie de Prades.
Tous les artistes, peintres et sculpteurs, travaillent avec la lumière, seuls les artistes verriers travaillent LA lumière. Découvrez le travail remarquable de ces deux artistes et, pour avoir une idée pratiquement exhaustive de leur travail depuis 20 ans, tant pour des particuliers que pour des bâtiments publics, visitez leur site internet:
http://www.univerre.com

samedi 23 janvier 2010

Exposition LUCEBERT-BRECHT-BOERSMA "acentmètresducentredumonde" PERPIGNAN

Exposition des peintres LUCEBERT et BRECHT, et du photographe Pieter BOERSMA au centre d'Art Contemporain "acentmètresducentredumonde" PERPIGNAN du 15/01/10 au 28/03/10



LUCEBERT est un peintre hollandais qui fit partie du mouvement COBRA. Son travail sur les couleurs, exceptionnel, est au service d'une peinture caricaturale, révoltée, dénonciatrice et fondamentalement pessimiste, toujours teinte de poésie et d'humour. LUCEBERT a vécu en espagne et on peut ressentir les deux influences mélées: celles des paysages nordiques, du froid, des contes pour enfants, de la peinture populaire, naive, de l'art des fous, imprégnée des couleurs solaires, celles d'un Picasso ou d'un Miro. Une exposition importante, tant par la quantité que par la qualité des oeuvres présentées. J'ai choisi de mettre l'accent dans ces photos sur l'oeil et le regard, centre et pivot de nombreuses toiles de LUCEBERT, mais c'est très subjectif et vous ferez certainement d'autres découvertes et un tout autre voyage esthétique à base de contrastes violents et d'esthétique de la laideur, ou de beauté de la décomposition, en vous rendant à l'exposition "acentmètresducentredumonde".

BRECHT, qui vit et trravaille en Espagne, est le fils de LUCEBERT, et il se distingue résolument de son père, tant par la technique, plutot celle d'un illustrateur, pour des dessins à la plume, très finement travaillés à l'encre et à la plume rehaussées d'aquarelles. Pourtant on retrouve la caricature de notre société que pratiquait son père, ces études de "monstres" familiers, quotidiens. Mais là où LUCEBERT tendait vers l'abstrait, la perte du sens, BRECHT plonge dans le surréalisme, le dessin automatique,
le fantastique avec des hommes-animaux, des déformations et des "visions" irréelles, surréelles, sorties de quelques songes ou de cauchemards. Pourtant, comme LUCEBERT, il s'attache aux visages, ce "miroir de l'ame". Le fantastique n'est jamais si bien rendu que par la précision du trait, et le réalisme extrème. BRECHT pratique aussi un humour décalé, pince-sans-rire, tout en sous-entendus, particulièrement décapant.

Deux voyages picturaux dont on ne sort pas indemne et qui restent longtemps gravés dans les pupilles.
Pour finir Pieter Boersma un photographe occupe le premier étage du Centre d'Art qui nous propose de grands (et superbes) tirages photos de villes en ruines, de murs effondrés, d'épaves rouillées magnifiées par le noir et blanc, mais aussi quelques photos intéressantes de LUCEBERT au travail. N'étant pas très amateur de photos de photos, je vous laisse la surprise de la découverte des oeuvres de BOERSMA. A voir et à revoir.

mercredi 25 novembre 2009

MARION PINELL "AMOUR et Fils de Pute" Perpignan

Exposition MARION PINELL "AMOUR et Fils de Pute" au Couvent des Minimes à Perpignan du 4 Novembre au 20 Décembre 2009

Rigolote, audacieuse, irrévérencieuse, méchante, ironique, mordante, cynique, joueuse, jouant d'aquarelles acidulées et mièvres pour peindre des coeurs (des amours adolescentes) formés de rouleaux de papier (hygiéniques !). Couleurs chairs, chères couleurs opposées aux fils de pute du titre de son exposition-installation pensée harmonieusement du sol au plafond, des moquettes violettes décorées de papillons, aux moules traitées (l'éloge du style paraît-il) en sanguine, pointe séche et fusain. De grands rouleaux de papier blanc déroulés sur les murs composent l'ensemble de peintures délicates, aux couleurs évaporées d'une carte des désillusions amoureuses, phallique et sanguinolente, tout autant doucereuse et douceatre que violente et violeuse. Marion Pinell aime les oppositions, contradictions, sourdes et fracassantes, douleur et bonheur, noirceur et déliquescence. Les grandes bandes de papier aquarellé, presque transparentes d'ou surgissent des fleurs et des doigts, des larmes et des chamaux sont présentées en dyptique, opposées comme liées aux" fils de pute" du titre, visages a moitié contrefaits, louches et loucheurs.

Bref Marion Pinell réussit là une performance originale, bien loin du ronron et du traintrain habituel des expos. Humour incisif et recherches formelles, jeu de mots, de maux, du masculin-féminin qui se guettent, se heurtent et  s'emmèlent, visages noircis, ongles rougis, doigts tendus, jambes velues...

Mais où sont les corps du délit des amours décues ? Quelques traces, des visages, portraits décalés et puis rien.
C'est ce rien qu'a traqué Marion Pinell et avec lequel on repart chargé, changé ?

mardi 3 novembre 2009

EXPOSITION MICHEL NOURRY ESPACE DES ARTS LE BOULOU (66)

Du 23 octobre au 27 novembre, Michel Nourry expose ses toiles à l'Espace des arts, 2 rue des Ecoles au Boulou

Trois expos pour le prix d'une (l'entrée est libre): MICHEL NOURRY a invité ALEXIS LASK
et TITANE. ALEXIS LASK a son atelier à Eus et j'avais déja parlé de son travail à propos
des journées du 6 et 7 Juin (voir vidéos de Juin), il présente ici quelques sculptures en fil de fer, miniatures d'art brut ou tableaux muraux très réussis, des dentelles de fil de fer colorés.
TITANE expose quelques sculptures qu'on pourrait qualifier d'art brut elles aussi, voire de
surréalistes. Un humour certain, une dérision affirmée, un jeu sur les matériaux et leur symbolisme. Effectivement beaucoup de correspondances avec le travail de MICHEL NOURRY.

Graffiti post-punks, art sauvage, textes au vitriol, dans la droite ligne d'un Basquiat: MICHEL NOURRY réussit à faire passer une certaine violence dans les textes parfois omniprésents qui composent l'essentiel de certaine soeuvres, violence qui à mon avis est moins primordiale dans le graphisme, plus subtil et finement travaillé tant au niveau de la composition que des couleurs. Tout un travail sur du bois (de récupération je présume, provenant de palettes, c'est la moindre des choses) qui se déploie sur des croix graffitées, sortes de totems absurdes d'un monde à la dérive.
Tout cet art dit brut, est une mise en cause directe de la société et de ses codes comme de l'art et de ses codes. L'humour, la dérision, tout un jeu sur la signature de l'artiste qui change à chaque fois, la volonté est ici de choquer, de provoquer, d'apostropher, de déranger, de forcer à une réaction et c'est réussi, à mon sens, parce que le graphisme en lui même, est abouti et esthétiquement puissant.
A la limite, les textes sont ce qu'il y a de plus convenu: bite, cul, et compagnie, calembours foireux, Dali, Picasso, le Pape, Gainsbourg convoqués au tribunal des flagrants délires, mis au pilori par un MICHEL NOURRY en verve. Même s'ils sont rigolos et jouissifs, je préfère les toiles sans textes, qui sont, toujours selon ma sensibilité, plus fortes et subversives, mais tous les artistes de ce style sont des écrivains en puissance qui, en ont beaucoup a dire, a signifier et à redire. Leur mot d'ordre, derrière
le chaos apparent de leurs productions, est que le monde est à refaire, et que pour le refaire il faut d'abord le déconstruire, le détruire.
Une exposition anarcho-coup de poing esthétique à ne pas manquer. 



lundi 2 novembre 2009

Exposition Jean LE GAC -Tania BLANCO Acentmetresducentredumonde Perpignan

Exposition Jean LE GAC -Tania BLANCO Acentmetresducentredumonde Perpignan du 16/10/2009 au 20/12/2009

Par manque de temps les Commentaires sont a venir, mais allez-y les yeux fermés (n'oubliez pas de les ouvrir en visitant l'exposition): Jean LE GAC est un dessinateur hors-pair et ses BD de six mètres de long sont géniales, quand à Tania BLANCO, elle nous signifie une fois de plus que l'hyperréalisme n'est pas un réalisme "augmenté" mais du fantastique... 
 
 

mercredi 16 septembre 2009

Exposition DAN LAY à l'Espace des Arts au Boulou (66) du 8 Septembre au 16 Octobre 2009

DAN LAY, illustrateur, peintre, après une période figurative et illustrative déjà très colorée (voir des exemples sur la video concernant la Croisée d'Art d'Eus, où il habite: http://www.youtube.com/watch?v=C3yu-F... abandonne la figuration pour l'abstraction.

Des aplats colorés géométriques se partagent l'espace pictural, qui vibre au rythme de bandes de couleurs douces. Des formes élégantes, lumineuses et ondulantes brisent la symétrie et la suprématie de la verticalité et de l'horizontalité.

Dans de très belles toiles nommées "Hommages à", DAN LAY cite ses maîtres et, ce faisant, nous livre quelques clés de son travail:
Emile Bernard du groupe de Pont-Aven qui avait développé le "synthétisme" qui se traduisait par une gamme de couleurs restreintes et des formes simples.
Malévitch, un des premiers abstraits, qui manie des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), dont le "suprématisme" montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes.
et enfin Matisse, qui, avec les gouaches découpées de sa dernière période atteint à une perfection graphique et sensuelle qui marquera toute une génération de peintres.

L'impression qui en ressort est toujours gaie, dynamique, joyeuse, positive.
DAN LAY est loin du dépouillement zen d'une Claudia Bushing (http://www.youtube.com/watch?v=73Mo3tTn BKM), au contraire, ses toiles foisonnent. Le dépouillement, qui, paradoxalement, était visible sur ses toiles figuratives s'efface avec la figuration, pour laisser place à une profusion de couleurs. Pas de volumes, bien que des profondeurs se creusent à la juxtaposition de zones, pas de grandes toiles, alors que l'art de DAN LAY se préterait admirablement à une exposition sur des surfaces bien plus importantes, et il semble que cela soit une volonté du peintre: rester simple, harmonieux, réservé, en un mot "humain".

L'espace des Arts au Boulou nous offre encore une très belle exposition, et s'affirme comme une des
salles "à suivre" du département. Question reproduction, les toiles de DAN LAY sont un casse-tête pour le pauvre appareillage numérique photographique qui ne sait comment se débrouiller des aplats colorés brillants fortement éclairés, et, comme d'habitude, je vous conseille de vous rendre sur place pour profiter pleinement du plaisir esthétique de cette rencontre "avec la lumière". 



vendredi 24 juillet 2009

Exposition Château de Jau (Cases-de-Pène 66) Marlène MOCQUET Jeanne SUSPLUGAS

Exposition Chateau de Jau (Cases-de-Pène 66) "Jeux de dames" Marlène MOCQUET et Jeanne SUSPLUGAS du 27 Juin au 27 Septembre 2009

Les vastes salles dépouillées du Château de Jau accueillent cet été deux artistes singulières.
A peine diplômée des Beaux Arts, Marlène MOCQUET était présentée à la Fiac. Le printemps suivant, elle faisait sa première exposition personnelle chez Alain Gutharc, puis une autre, à New York. Cette même année, Christian Lacroix lui confiait la réalisation de ses cartes de vœux personnelles. Récompensée par le prix Hiscox, exposée au musée d'art contemporain de Lyon, cette jeune artiste rencontre instantanément un succès international.
Pourquoi ? Peut-être parce qu'elle a réussi une synthèse impossible en métissant expressionnisme, symbolisme, surréalisme, abstraction... Certaines de ses toiles peuvent rappeler le Surréalisme, les montres molles de Dali par exemple, mais un Dali qui aurait perdu son coté académique au profit d'une manière brute, naïve, voire enfantine. Une petite fille en robe rouge et des bonshommes de pain d'épice, des géants et des animaux minuscules, Marlène MOCQUET fait apparaître un univers à la Tim Burton, proche de la BD d'un Joan Sfar ou du Manga japonais. La profusion de petits personnages monstrueux nous entraîne du coté de Jérome BOSCH, mais d'un BOSCH amoureux du vide et du microcosme. Tous ces rapprochements pour dire que Marlène MOCQUET est, au premier abord, figurative, mais, paradoxalement, elle est aussi abstraite. Ses tableaux coulent, dégoulinent et de taches de peinture
hasardeuses naissent des figures fantastiques, fantasmagoriques, comme des taches d'un test de Rorschach. Elle joue de toutes les techniques à sa disposition: épaisseurs, glacis, résine, paillettes, opacités, transparences, ne se refuse aucune gamme de couleurs, même dissonnantes, ose les rapprochements criards, incongrus, chromatiquement audacieux. Peinture figurative, abstraite,
jeux de textures, pliages, coulures, empâtements, illustration, dessin, Marlène MOCQUET est toujours là où on ne l'attend pas. Elle fonce, défriche des zones inexplorées, se joue des académismes et des frontières picturales et nous courons derrière elle, hypnotisés, fascinés, tentant vainement de voir des "histoires", des narrations là où il n'y a que Peinture.
http://www.alaingutharc.com

Jeanne SUSPLUGAS nous propose un ensemble très varié, allant de la vidéo, à la photographie en passant par des installations, et des dessins. Son travail concernant l'addiction est décliné en sculptures, photographies, néon. Elle joue avec la mise en abime du voyeurisme du spectateur que nous sommes avec ses maisons jaunes, à l'intérieur desquelles nous regardons par une fente, pour découvrir des images. Comme Marlène MOCQUET elle ne manque pas d'humour, et c'est un lieu commun de dire qu'elle flirte avec le Surréalisme, mais son propos est pus grave, plus violent. Elle aussi nous étonne en passant d'installations lisses, plastiques, de photos où elle travaille un flou à la limite de l'abstrait, très esthétique et propre, à des illustrations microscopiques où des petits personnages composites s'ébattent, quelques petits sphinx au corps de serpent, au visage humain poursuivent des lapins... Si elle travaille sur les addictions, Jeanne SUSPLUGAS, quand à elle, est libre comme l'air. Eclectique, elle touche à tous les arts et à toutes les techniques, magistralement et sans complexes: elle "joue sur tous les tableaux", comme Marlène MOCQUET.
http://www.susplugas.com

C'est ce qui fait la force et l'intérêt de ce "Jeux de dames", titre de l'exposition. Ces dames aiment le mystère et se rient de la logique, des frontières et des étiquettes. Il ne reste au spectateur qu'à jouer avec elles à des jeux inventifs, dont il découvre les règles au fur et à mesure, comme dans un rêve.
Deux grandes artistes pour une exposition majeure.
http://www.chateau-de-jau.com



lundi 13 juillet 2009

Exposition à Perpignan "acentmetresducentredumonde" "avec sexe ou pas"

Exposition à Perpignan au centre d'art comtemporain "acentmetresducentredumonde" "avec sexe ou pas" du 3/7/09 au 27/09/09

Une exposition de grand intérêt, présentant pas moins de 29 d'artistes de haut niveau,
réunis autour d'un même thème: le sexe. Une Xposition qui aurait été interdite il y a quelques années,
et qui est aujourd'hui organisée en collaboration avec la municipalité: le monde et les temps changent.

Une exposition polymorphe qui mêle les époques, de Picasso, Grosz et Man Ray en passant par Combas, Ben et Jean Le Gac, qui découpe, mixe, déconstruit, assemble les corps et les objets,
qui juxtapose les styles, les manières, et les techniques, de la photographie, avec Molinier et Mapplethorpe, à la sculpture (bronzes, terres cuites) avec Miquel Navarro, Jaume Plensa, en passant par les acryliques de Combas, les collages de Arthur Herras ou les mélanges de tissus et de peintures de Le Gac et Pencreach, les installations de Dreyfus, Ben ou Carmen Calvo, le tout autour de ce thème unique: le sexe, thème unique qui ouvre lui même ouvre sur une multitude infinie de symboles, de thèmes, de sentiments et de désirs: amour, humour, désir, dégout...
Le très beau catalogue en vente sur place vous permettra de garder un souvenir de cette "grande "expo tentaculaire.

Si les tabous ont vacillé et si le carcan des interdits millénaires autour du sexe s'est distendu dans le monde réel, il n'en va pas de même sur Internet, ce qui peut paraître paradoxal. Sur Youtube les conditions d'utilisation sont claires: une nonne ou un enfant doivent pouvoir regarder les videos sans être choqués. Ce choix est significatif et révélateur, sinon hypocrite. Vous en connaissez beaucoup, vous, des nonnes ? Quand aux enfant, enfants qui, justement, cherchent toujours a regarder des images interdites, sinon ou serait le plaisir de la transgression, le problème avec Internet serait plutôt exactement inverse. Les enfants sont bombardés d'images de sexe qu'ils n'ont aucun mal à dénicher. Ils ont accès sans le vouloir et avec une telle facilité à des images de sexe explicites, gynécologiques, tristes, répétitives, et dégradantes que cette volonté préservatrice de Youtube paraît bien anachronique. Alors que l'art, et ce que nous démontre cette exposition, l'art magnifie, dévoile, glorifie ou désacralise, les visions des artistes sont originales, révélatrices, évocatrices, à coté de la plaque ou en plein dans le mille, rigolotes, jolies, truculentes, voire angoissantes, et dérangeantes, mais jamais stéréotypées comme peuvent l'être ces multitudes d'images pornos qui ont envahi l'espace virtuel. Néanmoins, par souci de préserver les chastes yeux des nonnes abonnées à Youtube, je vous ai préservé du pire (ou du meilleur), et il ne vous reste plus qu'à vous rendre sur place, et à visiter l'expo, pour découvrir le reste, ce qui est la seule solution intelligente, de toute manière, pour toutes les expos, dont ma petite video vous donne seulement un avant-goût.
Site internet du centre d'art: http://www.acentmetresducentredumonde...



samedi 4 juillet 2009

Exposition Perpignan MARC FOURQUET Couvent des MInimes

Exposition MARC FOURQUET Du 29 Juin au 16 Aout 2009
La ville de Perpignan continue son excellent travail de présentation des artistes majeurs (de Catalogne Nord). Le Couvent des Minimes se prête parfaitement à cet exercice, et jusqu'au 16 Aout nous pouvons admirer les oeuvres de MARC FOURQUET, au travers d'une grande, importante, tant par la taille que par la qualité, et belle, pardon magnifique, excitante, palpitante, stimulante, vibrante, exposition où je vous conseille comme d'habitude, sinon je n'en parlerais pas, de courir sur le champ.
Plus encore que d'habitude, les photos ne rendent pas justice à l'Art de MARC FOURQUET dont les choix de couleurs, les transparences, les différents glacis et couches, les collages et inclusions se jouent du pauvre appareil photo, d'autant que (léger bémol) les éclairages laissent parfois à désirer.
Les toiles de MARC FOURQUET ne se jouent pas seulement des appareils photo, mais aussi des appareillages narratifs, surtout s'ils sont lourds. On peut lire un peu partout que l'artiste est cérétan (originaire de la ville de Céret pour ceux qui ne sont pas de la région) et qu'on retrouve dans ses toiles les paysages, les objets voire les saints(!) locaux, peut-être même sa famille. Quelle histoire ! On peut même reconnaître les mouches qui piquaient son vieux chien dénommé Argos qui l'attendait lorsque l'artiste rentrait de voyage et buvait au pourou tout en admirant les montagnes. Faut dire que MARC FOURQUET nous raconte beaucoup d'histoires dans lesquelles il nous embarque à notre (et à sa) plus grande joie. Il y a même à boire et à manger, c''est dire. Mais ses histoires vont plutôt déraper du côté de Picasso, Breton et Dali. MARC FOURQUET mixe les signifiants comme il mixe les couches picturales. il s'amuse à coller, à rapprocher des éléments étrangers comme la poésie surréaliste le faisait avec l'association libre, et il donne la parole à l'inconscient qui fait résonner profondément en chacun de nous les cloches des significations cachées. Il redonne vie et couleurs à la phrase de Lautréamont (qui est aussi la (une des) devise de ces chroniques): "C'est beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre". Ses tableaux n'ont pas de titre, ou du moins pas de titres affichés. Et l'on se plaît à imaginer des titres saugrenus: les poissons de la Sagrada Familia, les chiens décapités des Albères...
Mais l'histoire que MARC FOURQUET nous raconte, c'est celle de l'Art Moderne qu'il revisite et s'approprie. Il assiège une à une les forteresses de l'Art Moderne, ses thèmes, ses genres picturaux, les prend d'assaut, avant, nonchalamment, de les détruire et de servir de leurs pierres pour bâtir ses
propres architectures. Impossible de tout citer car MARC FOURQUET se permet tout, utilise TOUT: du dessin à la Picasso dont il possède la puissance, du croquis rageur au collage acidulé, des couches de glacis aux couches de sens, de la mort du sujet à la bande dessinée à la Combas, de l'effacement
au vide en passant par le trop-plein et l'accumulation, de l'humour joyeux à l'angoisse sous-jacente...
MARC FOURQUET: Un artiste majeur (anecdotiquement de Catalogne Nord) dont la découverte est indispensable pour qui s'intéresse un peu à l'Art actuel.
Liens: Musée de Céret:
http://www.musee-ceret.com/mam/artist...
et Galerie Odile Oms (Céret)
http://www.odileoms.com/fr/artistes/m...



mercredi 10 juin 2009

Exposition Eus (66) - La Croisée d'Art - peintures, sculptures - 6 et 7 Juin 2009

Cette manifestation est organisée par l'association artz (site internet: http://artz.zeblog.com)
Plus de 35 exposants dans 25 lieux différents. L'occasion de visiter certaines maisons du village à l'architecture si particulière. De peintres qui ont leur atelier à l'année sur Eus, peintres confirmés comme DAN LAY, ALEXIS LASK ou FREDERIC REVERTE à des découvertes (pour nous) comme ANNELYSE ADRIANENSEN ou FLORIANNE VUILLAMY, en passant par l'Ovni DOMINIQUE BONMASSIP, jusqu'à la présence, cette année, aux cotés d'un peintre confirmé lui aussi, comme MICHEL "Solid" PAGNOUX, de graffeurs, tels LE FLIP ou SEIZURE PROD. Ce n'étaient pas les seuls, mais le temps nous ayant manqué, ce sont eux que nous avons vu, et photographié.
Un conseil aux amateurs: Prévoir (l'année prochaine) une bonne journée (sinon le week-end complet) pour la visite.

FREDERIC REVERTE, peintre classique, très expérimenté, maîtrisant de nombreuses techniques affirmées, officie beaucoup dans le portrait et sur commande: portraits quasi photographiques aux cotés de traitements plus personnels et recherchés.Il nous démontre la force quasi obsessionnelle de son art dans ses natures mortes, ou de transparences en reflets, il rivalise dans la virtuosité, et, quand on remarque ses aquarelles ou des œuvres où il se "lâche", on aimerait qu'il le fasse plus souvent, car "Maternité bleue", par exemple, atteint à la fois à la grâce de quelque madone à l'enfant iconique et à une liberté d'inspiration presque mystique. Voir son site internet pour plus de reproductions, ses prix et les œuvres en vente: http://fredericreverte.com
DAN LAY, illustrateur, peintre, après une période figurative joue de l'abstraction avec ses couleurs douces et ses
formes élégantes et lumineuses. Sa palette rejoint par moments celle de MICHEL PAGNOUX et l'impression qui en ressort est toujours gaie, dynamique, joyeuse, positive.
ALEXIS LASK, que beaucoup connaissaient pour ses peintures sur Collioure qui jouaient avec le paysage du clocher et du port mondialement connu et ultra-codifié pour l'habiter et l'emporter vers quelque chose de graphique, de moins convenu, à la fois dans le choix des points de vue et des couleurs, à mille lieux des répétitions et redites dont nous sommes abreuvés quand nous visitons Collioure. Il s'est approprié maintenant le paysage d'Eus, qu'il travaille toujours en répétitions-variations de manière parfois plus classique. Il développe aussi un monde plus personnel avec des sortes de clowns tristes ou la corrida. Enfin ses sculptures en fil de fer, miniatures d'art brut ou tableaux muraux sont très réussis. A ne pas rater l'escalier de son atelier, belle sculpture, elle aussi d'art brut.
FLORIANNE VUILLAMY fut un choc urbain au milieu de beaucoup de gentillesse, entre BACON et ALEX BARBIER, ses compositions très assurées et ses recherches graphiques sur le flou sont un coup de poing très prometteur, à suivre...
ANNELYSE ADRIANENSEN nous entraîne vers des contrées exotiques dans des oeuvres très figuratives, pas loin de l'hyperréalisme, elle aime les visages ridées et burinés ou les corps dénudés, mais là ou elle exclle c'est dans les paysages de neige de montagne, aquarelles de
fleurs, et d'arbres. Elle se revendique de la nature comme source d'inspiration: voir son site internet: http://artisanature.eu
MICHEL PAGNOUX qu'on ne présente plus (voir les deux précédentes vidéos) placé au sommet du village, dans le bar, aux cotés des graffeurs, montrait son éternelle jeunesse et le punch toujours vif de ses toiles, site internet:
http://www.artbysolid.com
L'association avait invité des graffeurs, une très bonne idée.
LE FLIP et ses bombages sur posters et autres supports, nous balançait avec force ses gros plans de visages... au visage alors que SEIZURE PROD pousse les lettrages jusque dans leurs ultimes retranchements et, jouant
avec les reflets et les transparences atteint l'abstraction.
DOMINIQUE BONMASSIP fut le choc du jour: l'Ovni ! Peintre animalière dans un monde dans lequel l'art est le plus souvent fait de matières-textures abstraites, de supports-surfaces conceptuellles. L'animal, simplement dessiné au fusain, nous ramène soudain à l'essentiel. Il n'est pas facile de surprendre l'attitude d'une poule penchée, le cou replié, ou la beauté d'une tête de vache, d'un duvet soyeux. Aux antipodes de la mode et des modes, la beauté simple de la vie sans fards.
CORINNE VERDET, talentueuse créatrice de mode a souffert du manque de lumière: impossible de prendre une photo correcte. Pour apprécier la beauté de ses créations il faut visiter son atelier de Vinça ou assister à ses défilés-spectacles.

jeudi 4 juin 2009

SCULPTURES EN PLEINE NATURE: LE SENTIER SCULPTUREL DE MAYRONNES (AUDE)

Le sentier sculpturel de Mayronnes: Un circuit alliant randonnée et sculptures (5km de marche agréable, sans difficultés particulières, dans un site exceptionnel: compter 2H30-3H pour le tour complet si vous vous arrêtez admirer les sculptures, ce qui est conseillé).

Une réussite totale: le circuit est agréable, commençant et finissant le long d'une petite rivière ombragée, se déroulant sur des crêtes ouvrant sur le paysage magnifique des Corbières. Les sculptures toujours intéressantes, certaines très fortes esthétiquement parlant comme l'Aigle rose ou La crise et bien d'autres (que vous découvrirez dans la video) sont complètement intégrées dans leur environnement, et on peut en apercevoir certaines d'assez loin, comme d'immenses totems dressés en hommage à quelques dieux locaux et franchement païens... L'association qui chapeauté le tout se nomme Hérésies.

A recommander chaudement (emporter des boissons et un pique-nique) à tous, petits et grands, l'idée est géniale, mais une idée ne suffit pas, et l'irrésistible attrait de cette organisation originale vient de la réunion d'une topographie adaptée, et d'un choix intelligent de sculptures. C'est gratuit, c'est ouvert, c'est libre, le village de Mayronnes est magnifique. On pense irrésistiblement au poème de Baudelaire Correspondances:
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Le résultat ne se fait pas attendre. Des sculptures improvisées par les visiteurs jalonnent le chemin et, au bout dun ou deux kilomètres, tout apparaît comme une sculpture a notre regard orienté... dans le bon sens, celui du Beau: ce cyprès aux formes majestueuses, ce vieux mur effondré , ces rochers aux formes étranges sont autant dautres sculptures, anonymes, qui se sont invitées sur le sentier sculpturel, au coté de celles qui sont signées.

Prendre l'A9, sortir à Lézignan-Corbières, le village de Mayronnes n'est qu'à 1/2 heure de route... Il serait à cinq heures de route, en pleine montagne battue par les vents et peuplées de loups qu'on vous le recommanderait encore...

Les sculpteurs et sculpteuses (par ordre d'apparition à l'écran dans cette première partie):
Mamad Condi
Bozo
Joe Big Big
Jean Lebeau
Charly
Jacques Duault
Jean Vindras
Nadine Trescartes
Robert Cros




Dans la 2ème partie
Sylvie Rivillon
Doris Schlapfer
Jean-Christophe Alix
David Vanorbeek
Ariel Moscovici
Joe Big Big
Serge Martin-Robin
Christian Glace
Michel Argouges

samedi 23 mai 2009

Exposition Perpignan ART4 du 9 au 31 Mai au Couvent des Minimes (DOMINIQUE ROUX)

Deux installations audacieuses dans un cadre étonnant qui mettent en résonance les univers chirurgicaux et religieux.
Dans le choeur de la chapelle DOMINIQUE ROUX reconstitue un bloc opératoire avec une opération virtuelle, projection d'une véritable opération sur le corps fictif, inclus dans une structure cernée par douze photographies qui confrontent champ photographique et champ opératoire, montage de scènes opératoires, mains gantées de chirurgiens... DOMINIQUE ROUX s'amuse à manipuler les manipulateurs de corps, l'abstraction des champs opératoires et des corps allongés entourés des spectateurs-acteurs chirurgicaux, une "Cène" au choeur d'une Chapelle, un corps christique peut-être crucifié sur l'autel
des actes médicaux, mais aussi ressuscité par eux. Une atmosphère prenante et quelque peu angoissante, à laquelle on ne saurait rester indifférent. Mais n'est-ce pas le propre de l'art que de nous confronter à nos peurs intérieures ? 



Exposition Perpignan ART4 du 9 au 31 Mai au Couvent des Minimes (galeries Oms et Thérèse Roussel)

La galerie ODILE OMS nous présente les travaux de FABIEN BOITARD, artiste multiforme et très doué, qui se joue des académismes, des écoles, des clichés et des styles, dont il aime s'emparer pour les réinterpréter. Monochromie, flou photographique, chocs colorés à la limite de la pornographie, humour, montages semi-pompier, qui, justement, par un effet ironique de mise en abime, flambent intérieurement... Voir une exposition de FABIEN BOITARD, c'est visiter plusieurs expositions à la fois et dériver sans complexe dans l'histoire de l'art pictural et des styles. Un artiste qui explore l'infini des possibilités que lui offre sa technique très dominée. Encore un artiste majeur que cette exposition ART4 nous permet de découvrir.
La galerie THERESE ROUSSEL nous présente quatre artistes. JUDITH NULTY explore un paysage urbain, dépourvu de présence humaine, à la limite de l'abstraction, dont les formes floues sont à peine marquées de traits distinctifs.
JULIEN GARDAIR, jeune artiste établi à New York jongle avec les techniques: video, cutter, pinceau et nous offre un univers ludique et coloré en perpétuel mouvement.
ALAIN CLEMENT, aussi bien dans ses toiles que dans ses créations en volumes, joue avec une calligraphie abstraite qui s'invite dans l'espace comme une partition volontairement pure et simplifiée. Il atteint une sorte de quintessence du signe, qui se tient à la frontière tenue entre une écriture inconnue, mystérieuse et étrangère et l'étrange impression, contradictoire, d'une signification évidente, ancienne, et magique.
Enfin CLAUDE VIALLAT, qu'on ne présente plus, un de nos grands artistes comtemporains, nous donne quelques motifs répétitifs, colorés et inspirés, d'une liberté et d'une legèreté des formes dont il a le secret, une évidence magistrale dont chacun rêve d'habiller ses murs et son esprit et qui jouent encore devant nos yeux longtemps après avoir quitté l'exposition.
Si l'on mentionne les travaux d'ARMENGOL et de CLAUDIA BUSCHING dont j'ai parlé dès les premiers jours de l'exposition, présentés au centre d'art contemporain "acentmètresducentredumonde", nous avons, en ce joli mois de Mai, une présence artistique impressionnante, majeure et rare à Perpignan, avec profusion de productions, de qualité supérieure, et de très haut niveau, dans des cadres grandioses.
Il est urgent pour les amateurs d'Art d'en profiter, car ce n'est pas courant, et il risque de se passer pas mal de temps avant qu'on ne retrouve une telle affiche.

Exposition Perpignan ART4 du 9 au 31 Mai au Couvent des Minimes (Galerie de l'Olympe)

Jacqueline FORNES-GUENOUN a choisi de nous questionner à travers la présentation de deux univers
esthétiques totalement contradictoires.
La famille BOFILL, unie sous l'appellation FUSIO 3 nous propose un ensemble d'oeuvres
de factures très variées, qui vont de la peinture à la photographie en passant par la sculpture. Un corps blanchâtre, obsédant, enfermé, voire momifié, dans une cage de verre évoquant quelque film de science-fiction, nous accueille et donne le ton d'une modernité axée sur le corps, un corps rayé, hachuré, esquissé dont j'ai particulièrement apprécié les variations chez CARME ALBAIGES, surtout dans les scultures qui font advenir dans le réel tout ce que ses peintures en forme de croquis laissaient imaginer: une sorte de désespoir décalé où pointe le sarcasme et l'humour face à la lourdeur corporelle de l'Homme.
Dans un style radicalement différent, à l'opposé d'un art figuratif, proche de la monochromie de FUSIO 3, les créations de GUY DUCAU et MADELEINE DUCAU, jouent sur l'union rythmée des couleurs et des formes, dans un art non-figuratif très formel qui emplit l'espace de petites structures répétitives dont les variations habillent l'espace d'une gaité communicative. Revigorant. 



Exposition Perpignan ART4 du 9 au 31 Mai au Couvent des Minimes (Galerie Roger Castang)

4 galeries participent à cette exposition collective dont celle de ROGER CASTANG qui nous présente le travail de cinq artistes. On retrouve l'un des artistes fétiche de la galerie: BALBINO GINER avec une installation en lumière noire de créations aux couleurs violemment complémentaires très cartoon. BOBBY CARGOL détourne le code de la route et nous offre quelques panneaux routiers surréalistes, décalés et pleins d'humour.
Un couple franco-allemand: CHERIF ET GEZA nous promène dans un univers urbain de graffiti, mélange de textes, de tags, d'inscriptions et de photos sur de grands formats. C'est une des découvertes majeure de cette exposition, et il est évident que ces deux artistes sont à suivre à l'avenir tant leur style est déjà affirmé. C'est un tour de force que de réussir à allier autant de rigueur et de liberté
dans ce style street-art, qui mixe les couches d'inscriptions de manière presque "géologique", auquel beaucoup se sont frottés, mais où il est si facile de tomber dans la facilité et la banalité, voire l'insignifiant. CHERIF ET GEZA eux, sont du coté de l'Art Majeur.
Pour moi la pièce maitresse de toute l'exposition, qui compte pourtant beaucoup d'oeuvres de haute tenue, c'est la toile intitulée "Grand Shaman" de GUY FERRER. Au mileu d'un ensemble de visages, traités sur de petits formats, qui surgissent du noir des toiles comme des apparitions spectrales, ou des masques au traitement expressionniste, le "Grand Shaman" qui prend tout un mur, bariolé de peintures corporelles qui rappellent la Papouasie, nous hypnotise et nous fascine par sa beauté et principalement par la force de ses yeux au traitement hyper-réaliste, dont le regard nous hante bien longtemps après avoir quitté l'exposition. Un grand choc esthétique.
Pour finir, la divine, autant que dérangeante, surprise, c'est cette pièce où sont présentées les oeuvres du jeune barcelonais SAMUEL SALCEDO. Un travail d'une originalité à couper le souffle, mélange anatomique de corps sanguins, toiles, sculptures, projections qui nous font pénétrer dans un univers à part, surréaliste, macabre, baroque, d'une précision chirugicale. A découvrir de toute urgence. 



lundi 18 mai 2009

Exposition Jacques Fulcara (Photos + Musique) au Boulou(66)

Exposition de photos de Jacques Fulcara à l'Espace des Arts au Boulou (66) sur le thème de l'Eau du 5 Mai au 13 Juin 2009.
Jacques Fulcara a développé un concept d'exposition photographique sonore dans lequel la musique et l'image sont de valeur égale sur la base de séries de 7 photos et 7 musiques présentées simultanément dans le même espace. Les photos de grande qualité, à base de détails (ondulations, reflets, transparences), prennent l'aspect de peintures abstraites et acquièrent une puissance graphique et évocatrice renforcée par l'ambiance musicale douce et contemplative. La vidéo ne donne qu'une faible idée de la réalité (couleurs, reflets, etc.), et, comme d'habitude, je vous invite à aller voir l'expo en live, d'autant qu'elle est (ce n'est pas courant) baignée par une atmosphère musicale inédite et spécialement concue pour elle.



jeudi 23 avril 2009

Exposition Michel "Solid" PAGNOUX Albas (Aude)

Exposition Michel "Solid" PAGNOUX à Albas (Aude) jusqu'au 30/04/09
Albas est un charmant village de l'Aude, niché au coeur dun paysage de toute beauté. Ici, voici quelques dizaines de millions d'années folâtraient des dinosaures dont on vient de retrouver des oeufs. Aujourd'hui la Mairie est investie par des bestioles plus légères, les solids de Michel Pagnoux,
l'homme qui expose plus vite que son ombre. Spaceships, solids en sculpture et toiles: ça bouge dans tous les sens, ça sautille, ça grouille, ça bourgeonne, ça fermente, ça fusionne, ça batifole. Courez-y prendre un bain de gaieté et de fraîcheur. 



mercredi 22 avril 2009

Exposition Perpignan ARMENGOL acentmetresducentredumonde

Exposition ARMENGOL acentmetresducentredumonde Perpignan jusqu'au 21/06/09
Armengol triture le classicisme et la Renaissance, dont il métamorphose les tableaux, par un procédé wharolien de transformation-duplication-recouvrement- décomposition, en les imprégnant de traits ou de trames directement issus de l'imprimerie ou des mires télévisuelles. Il accole aussi des affiches cinématographiques et des sculptures classiques, initiant un dialogue esthétique non dénué d'humour entre les différentes périodes artistiques, mise en perspective iconoclaste, de décomposition à la fois lumineuse et signifiante, qui est a la base de son travail.

Exposition Perpignan CLAUDIA BUSCHING "acentmetresducentredumonde"

Exposées sur les grandes surfaces nues du centre d'art perpignanais jusqu'au 21/6/2009, les oeuvres de Claudia Busching, travaillées sur des couches de papier usé, de qualités et de dimensions différentes, qui se superposent en matières et textures surprenantes, atteignent une dimension ascétique. Son choix de n'utiliser pratiquement que le noir et blanc renforce ce caractère de dépouillement. Les formes ainsi suspendues acquièrent une dimension esthétique proprement aérienne, et traversent l'espace comme des poèmes zen offerts à la méditation du spectateur.

jeudi 16 avril 2009

Expositon Peinture Sculpture Perpignan Creatifs Catalans 2009

J'ai particulièrement apprécié Laurence GODON-PIROF et Jeanne LAVIER, deux artistes originales, au style affirmé et dynamique, dont les travaux sont principalement axés sur le corps (+ de superbes natures mortes et une sculpture pour Laurence GORDON-PIROF, et des scènes d'Atelier de Nu joyeuses, vivantes et colorées pour Jeanne LAVIER). La video rend très mal les oeuvres et il est conseillé de voir l'expo (Creatifs Catalans 2009 (11-19 Avril) au Palais des Congrès à Perpignan) en live. 

samedi 21 mars 2009

Exposition Ricard Vaccaro "Acentmètresducentredumonde" Perpignan 66

Exposition Ricard Vaccaro au Centre d'Art comtemporain "A cent mètres du centre du monde" Perpignan. Janvier-Mars 2009. Les images de Vaccaro sont formées par différentes couches qui se superposent les unes aux autres. Sa peinture est une peinture de transparences, de glacis, de sédiments, qui parfois cachent et dautres fois laissent entrevoir, comme un jeu de cache-cache. Il ne sagit pas dun regard directe et limpide sur les choses, mais filtré par des tamis et des semi-transparences.